1. La fille et la mère (FDB n°
106, 1970, pp. 64-69).
2. Les grandes joies de la mère (ibid.,
pp. 68-71)
3. Petite botanique populaire (FDB, 1963).
4. Scène de labour (Boulifa, Méthode
de langue kabyle. Cours de deuxième année, Alger, 1913,
p. 70 ; texte transcrit et traduit par Madeleine Allain in Scènes
de vie agricole, FDB n° 123, 1974, p. 60).
5. Coutumes (FDB n° 102, 1969, pp. 2
et 40 - 43).
6. L'aumone (FDB n° 91, 1966, 18-25).
7. Présages de la mort (Superstitions,
FDB n° 97, 1968).
8. Rêves de fontaines (Ibidem).
9. Culture du sorgho (Boulifa, Méthode
de langue kabyle. Cours de deuxième année, Alger, 1913,
p. 65 ; texte transcrit et traduit par Madeleine Allain in Scènes
de vie agricole, FDB n° 123, 1974, p. 52).
10. Variétés de figuiers (Composé
par M.-S. Lechani in André Picard, Textes berbères dans
le parler des Irjen, Kabylie-Algérie, Alger, 1958, n° 66).
11. Raisin (Composé par M.-S. Lechani in
André Picard, Textes berbères dans le parler des Irjen,
Kabylie-Algérie, Alger, 1958, n° 67).
12. L'olivier (Composé par M.-S. Lechani
in André Picard, Textes berbères dans le parler des Irjen,
Kabylie-Algérie, Alger, 1958, n° 68).
1. La fille et la mère
Taqcict ttamalalt ggemma-s, ama de ummir umeslay, ama di
líal ma ¨qiq.
emfakkant t²ebba-nsent,
emcuddunt agusen. 1emyafent di ss²aya, emyerzunt
di lqella. Tameut ur d-iàat Ûebbi axi s yiwet
n teqcict, le²tab-is ¨uíen aye².Ttaqcict ig
dellun àef teb¨ujt bbul ggemma-s, d neat igg å¨an
¨ay¨-is, d neat igg illin
f t²zzult-is. Te¨àa f yemma-s. Lukan tezmir a s-texdem
ayen tessaram n lxi¨ àe¨ yemma-s, tili ur -yeawe
ara wau semmen.
Taqcict, ka ar yekk tella de xxam, teggar-as tamawt i yemma-s.
Tenaa¨-i àef le²tab d lme¨ta te¨wa
fell-as. Mi tíeÞÞel, teawi- deg mi
am ce©©i. ëaca tin umi tull yemma-s ta¨fu²t. Asmi
te""e lexubgga ""allen m medden, emyeíninent
i snat, neat d yemma-s. Yemma-s teå¨a iqe¨b-d
wayen d ife¨¨e Ûebbi n tasa f faruq ggemma-s. Tin-as:
íaca tazuzift agi ara thaz yemma deg-i.Q¨ib ad iyi-íazen
at wallas, ad iyi-íebsen leñwe¨. Yelli-s, ur -ihenna
wul a s-teÞÞ ccel: win umi teleq yemma-s, a t-terfed
yelli-s.
Asmi ara tejweÞ teqcict, at teÞÞ yemma-s n ññeí.
Lame²na, xas tfel seb²a lebíu¨ akin, ur teÞÞaÞa
ara yemma-s at temmet s temegge²t. Ma ur -yestekfi ara
Ûebbi, axi d awal. Awal yeàleb nnwal. Tesqe¨bub tasa-s
f yemma-s. Dima tefekki¨-d d lemíayen ttmeckukal s i
d- ssenker. Mi d ¨e²d tasa-s àef yemma-s, a d bru i seb²a
tliwa. Anda tebàu tili, a z-d-ílellef, a z-d-kcem deg mi
n tebburt.
Taqcict ibe²den yemma-s, xas atger di rrbeí ar aqe¨¨u,
am-in ara t-idegg¨en s a²rur-is. Am akken qqa¨en: ©©ià-t,
awer t-ye©©i iwadan. Win d lbael, ay ul. Ur tekaleà
ara f teslatin m medden de aan-is. A -¨ejment,
a -nàent ur d as-te©©u¨.
Ma ttawelli n taddart, tin yes²an yemma-s, ur s itekkes lku¨si-s
wala tijelt-is. ñbeí, ñbaí lxi¨,
tameddit, mselxi¨. Teggar àef yemma-s, tíeggeñ-as
kra di cceel-is lukan a t-ternu ger ccfe¨ d yergel. Mi d yella
rrbeí, emyewalint, emyeakent
àe¨ tqe¨¨ut, ©©, a kemm, cc a nekk. ñbeí,
a d-nnegrurem yelli-s àe¨ yemma-s, a s-d-sekmumes a²eal-is
ad as-tafes s imi-s. Yemma-s teak i yell-s ayen tessefufer
ddaw usummet. Talimt ggemma xas tensa ger yidilen , ur tes²i
ara tawant.
Mi ara d rbu yelli-s lebayen-is i yemma-s a twet kan ara -tessifer
ur -teemmis ara. Teak tasa àe¨
tasa. Ttin ig re""un àe¨ wul. Ama lqin seyya, i -iem²en,
ala amehbul.
La fille est le soutien de sa mère, tant dans sa difficulté
à répondre aux attaques que dans la pénurie de sa
situation. Elles se confient leurs secrets, s'encouragent mutuellement.
Elles s'entraident dans l'opulence et se rendent visite dans la difficulté.
La femme que Dieu n'a pas gratifiée d'une fille se sacrifie en
vain. C'est la fille qui connaît à fond le cur de sa
mère; c'est elle qui connaît ses difficultés; c'est
elle qui a le droit de savoir le montant de son pécule. Elle se
tuerait pour sa mère. Si elle pouvait faire à sa mère
tout le bien qu'elle lui souhaite, jamais celle-ci ne connaîtrait
la moindre difficulté.
Tan que sa fille est dans la maison paternelle, elle s'inquiète
fort de sa mère. Elle se soucie des peines et des situations pénibles
dont elle est saturée à cause d'elle. Adolescente, elle
lui évite toute peine, comme si elle lui apportait la nourriture
toute prête à la bouche, à moins que fillette, elle
n'ait été gâtée par sa mère. Quand Vient
de la demande en mariage, mère et fille se font mutuellement pitié.
La mère voit qu'approche le mariage fixé par Dieu. La fille
commence à ressentir l'angoisse et l'inquiétude en pensant
à la sa séparation d'avec sa mère. Elle pense: plus
que ces cours instants pendant lesquels maman pourra profiter de ma présence.
Bientôt vont se présenter les gens de la future famille et
les murs de leur maison vont m'emprisonner. La mère voudrait que
sa fille arrive le jour des noces avec la santé florissante qu'elle
a essayé de lui garder dans son enfance. La fille ne peut se résigner
à laisser tout le travail à sa mère. Celui qu'elle
ne peut faire, elle s'en charge elle-même.
Quand la fille se marie, elle quitte sa mère pour en trouver une
autre qui n'est pas la sienne. Mais, séparée de la vraie
par sept océans, elle ne permet pas qu'elle meure de misère.
Si elle n'a pas de quoi lui venir en aide matériellement, elle
le fait au moins en paroles. Bonne parole vaut mieux que bon repas. Son
cur est sans cesse agité pour sa mère. Elle a constamment
devant les yeux la pensée des tracas et des efforts qu'elle a dû
faire pour l'élever. Lorsque son cur est à bout, elle
laisse couler sept fontaines de larmes; en quelque endroit que se trouve
sa mère, il faudra qu'elle aille la voir à l'improviste
et se présente à elle sur le pas de la porte.
La fille éloignée de sa mère, fût-elle plongée
dans le bonheur jusqu'au cou, ce ne lui ferait plus d'effet que si on
l'avait jeté derrière son dos. Comme on dit: pourquoi manger
de cela si celui que j'ai n'en mange pas? C'est ton grand mal, ô
mon cur. Elle ne fait pas confiance à ses belles surs
pour aider sa mère malade. Elles l'obligeraient à se taire
et la laisseraient mourir avant l'heure.
La fille mariée au village, si sa mère est encore vivante,
ne laisse pas les gens lui enlever sa position ni son manger. Chaque matin:
bonjour, maman! Chaque soir: bonsoir, mère! Elle se rend chez elle,
accomplit pour elle rapidement l'un ou l'autre travail, dût-elle
l'ajouter au sien. Si elles sont dans l'aisance, chacune en fait profiter
l'autre à tour de rôle: mange, toi. - Et toi aussi, mange.
Chaque matin, elle entre en cachette chez sa mère et lui met à
la bouche sa part soigneusement mise de côté. Quant à
la mère, elle donne à sa fille ce qu'elle a caché
sous son matelas: la bouchée de ma mère, même si elle
a séjourné dans la sueur de la literie, je ne puis m'en
rassasier.
Quand le fille va raconter ses misères à sa mère,
celle-ci ne cherche qu'à lui faire prendre patience au lieu de
l'inciter à la révolte. L'amour de la mère aide l'amour
de la fille: c'est lui qui met leur cur en mouvement l'une vers
l'autre. quant au gésier, seul l'imbécile espère
en son appui.
2. Les grandes joies de la mère
Lfe¨í ggema-s d wayen yesrnernayen di l²em¨-is mi
ara d gerwen warraw ""arraw-is, mi ara ke©©men teffàen
fell-as. Tef¨u¨ex. Iga-yas Ûebbi am i²eqqa ""ekbal.
ce¨¨ew twe¨¨ex armi -yerra d adrum. Ad aà-yessene
Ûebbi di sse²d-is. Ttagi i awin medden i lfal,
i nnwal, i wawal.
Lame²na, ur tezmir ara t²ebbu-is at te²del tiseqqa¨-is,
d lebda kan limal s arraw ggelli-s. Ma d arraw n mmi-s, d yelli-s m medden
i ten-id yes²an. ½u¨ Ûebbi i d-i¨uí waya,
izer²-d nnías ger-asent. Tin ur tezmir ara a -teíseb
am yelli-s tin ur tezmir ara a -teíseb am yemma-s. Mi ar
neen warraw ""arraw-is s ijufa¨-is, a sen-teef
afus, ma yella wi i s-d-yennan: di mana ¨Ûebbi d
arraw nmmi-m. Tin-as: aHelluf agi d mmi-s n mmi, abub²ic agi, d mmi-s
ggelli. Atan am uåa¨ uàiàac. Mmi-s ggelli-s, te¨uåu
fell-as ti, tearra-, àef mmi-s n mmi-s.
Ayen yessenkaren cacwal ger temàa¨t a tteslit-is d lemxalfa
tessemcillif imuren. Arraw n mmi-s, teak-asen s lxuf talimt
inigi. Ma d arraw ggelli-s, teak-asen- ttuhi¨t,
trennu- ttuàmi. At taer a tessier fell-asen.
Teqqa¨-as: asmi i en-id yefka Ûebbi, tekkesm-iyi
qama, tesqee²m-iyi i lÞennet ya d ¨¨eíma.
Tesselb-i tasa: tezmer a tse¨à aderbuz-is fell-asen,
ur tuki. Qqa¨ent tilawin: aílil win ur nje¨¨eb ara
tasa n tasa.
Tameut ye¨wan líif f dderya-s tealab
di Sidi Ûebbi lmut-is deg rebban-nsen. Mmi-s ad yerfed taderent-is,
a -yenel s ufus-is. Yelli-s at tessufeà ¨¨uí
deg ciwi-s, lefen-is de fus-is. At tcehhed s ixef-is, atru
ad sru ddamuma l làaci i s-d-yezzin. Ad sre²ee²en am
ileman di lebhe¨. LÞerí yessenser waye. Mi
tendeh ay isem ²zizen a yemma, ad yenhezz l²e¨c ¨¨eíman.
La joie d'une mère, ce qui prolonge ses jours, c'est de voir ses
petits enfants tourner autour d'elle, entrer et sortir sans répit.
Mère féconde, elle a proliféré comme l'épi
de maïs; elle a donné branches et rejetons, peuplant tout
un quartier. Puissions-nous avoir part à son bonheur. Une telle
femme, on l'utilise comme porte bonheur, et pour les préparations,
et dans ses expressions.
Mais elle n'a le courage de traiter également les enfants de son
fils et ceux de sa fille: toujours elle penche vers ces derniers. Les
enfants de son fils sont le fruit du sein d'une étrangère.
Dieu l'a voulu ainsi: il a jeté une semence de discorde entre belle-mère
et belle-fille. Celle-ci ne peut considérer l'autre comme sa fille;
celle-ci ne la considère pas comme sa mère. Quand ses petits
enfants s'accrochent aux pans de sa robe et qu'elle les tient par la main,
si on lui demande: sois sans crainte, sont-ce les enfants de ton fils?
La grand mère répond: ce gros poupon est le fils de mon
fils, mais ce petit vermisseau est le fils de ma fille: Il n'est pas plus
gros qu'une racine d'oseille sauvage. En parlant ainsi, elle écarte
le mauvais il du fils de sa fille et le reporte sur celui de son
fils.
Mais ce cause le plus de disputes entre belle-mère et bru, c'est
la différence qu'elle établit dans la répartition
de la nourriture. Aux enfants de son fils, elle n'accorde que la part
que tous peuvent voir par crainte de son fils; à ceux de sa fille,
elle donne la part normale et en ajoute une autre en cachette. Pour eux,
elle vole et dérobe chez elle et chez les autres. Elle affirme:
depuis votre naissance, vous m'avez enlevé ma part de nourriture
et vous m'empêchez de gagner mon ciel.
Son amour pour eux lui fait perdre la tête: pour eux, elle sacrifierait
son au-delà sans même y prendre garde. Les femmes disent:
malheureuse, celle qui n'a pas connu l'amour de ses petits enfants.
La mère qui a été abreuvée de souffrances
par les siens demande à Dieu de mourir au moins au milieu d'eux.
Son fils pourra porter sa civière et présider à son
enterrement. Sa fille, elle, recevra son dernier soupir et préparera
le linceul. Elle récitera pour elle la chahada, pleurant et faisant
pleurer tous les gens présents: ils se lamenteront comme des chameaux
dans l'océan. La blessure du cur se communique à l'entour.
Lorsqu'elle appellera une dernière fois: maman chérie! Lui-même
en sera ébranlé.
3. Taícict leqbayel
I lmakla, di lawan-is, abe²²uq yeak-asen-d taweggirt-is;
cceqca¨en- medden, ssiriden-, ge""men-,
sse""ayen- neat d wewren n ne²ma. Ur
yes²i ara lbenna, rnu yeqqaz di tbuícict. Zzeg-s d-qqim lme²na
yagi: ike¨¨e am ube²²uq di taect! Ig qqa¨
bab-is mi ara d yil yes²a abel neà iqe¨eí-it
kra.
tarirt tee""a deg neggaru n tefsut, i teen
deg-s, ala tikebbusin. Teme©©a akken tella neà
teååa di tessirt m bla zzit. 'åayet nezzeh i lmakla,
daà nea qqa¨en-as: d akiwan am trirt, i wayen
iwe²¨en.
Taàeddiwt, - kra qqa¨en-as tiliten, - teili
di tefsut. Tekksen-as medden icerwan, ge""men- cwi,
cwi, s²eddayen- qbel g fu¨¨an, (meísub
sfu¨¨uyen-), ssyen tee""a di tuggi,
teme©©a di seksu. Yiwen yemài, isem-is aàeddu.
Tukksa-s qqa¨en-as tugermin neà tagmert. Xeddmen- medden
d i¨aíi. Yeàli am uàeddu, meísub
iu¨¨-it ²eggu.
Taàiàact tmeqqi-d degg igran. Sse""ayen-
làaci ttabazint. Lawan ig tee""a di lexlawi,
d lfe¨í m medden irel.
Ig lhan daàen i tbazint, d abeññal, tarnast, cix-lebqul,
ils-ufunas, timce n temàart, blitu, ibides, (icerwan-is)
d uzekuf. Azekuf yes²a tisuqas di lawan ar lawan, daà
nea qqa¨en-as: ddwa umencuf d azekuf. Ma yella weqcic
neà taqcict imi tebàa at kkes yemma-tsen yiwet l²adda
ur nelhi ara, tekkat-iten s uzekuf akken ad cfun , ad ce²fen.
Tibiwt teme©©a mi ara teåd: teemcabi
s ibawen l leílu. Ibiw bbuccen, aíbac ""ezrem
sàa¨en-ten medden, ååaden-ten i seksu neà
i teírirt. Aíbac ""ezrem imeqqi-d weíd-s,
yeemcabi s aíbac zerr²en medden, iff i d-awin
lme²na yagi: aíbac, ur t-yekkat ara bu seaf!
I teqfalt, nawalen tibe¨dekkak, tarirast, líe¨mel,
Þiíbu. ßiíbu imeqqi-d m bla l²lan,
ise²²u ajeÞÞig d azeaà neà
d amellal yessef¨aíen ti, d ay mi is qqa¨en: urew-d
tmurt Þiíbu! D yil tella zzyada tame¨ant
àef l²adda.
ßiíbu d lle²b ame¨an ""arrac,
abe²da n teqcicin.
emnamaren wi ara yes²un gma-s
neà weltma-s. I sen-t-id-yeqqa¨en, d Þiíbu;
m kul yiwen ad yeddem yiwet tÞiíbu, a -yese¨eq:
ma yufa sin icua, meísub d abe¨nus, win d aqcic,
ma yiwen weca, ttimeíremt, tinna ttaqcict.
Tuàmas n temàa¨in, tuåela, ååeàde¨,
asemmum, waírir, ggerninuc, tau bbulli, åi
lmum em©©an d izegzawen.
Ggerninuc imeqqi-d m be²d lehwa deg mukan yetneddan. Win yebàan
ad yazzel àef yiman-is, m bla asemmezger, yin-as: ay ul-iw, ur
a¨Þuà ara ar d yemài gerninuc ger
yinyen!
Bib¨as, ssexlaen yiss seksu, me²na ur ite íedd
taqe¨¨ut-is ammar tilkin.
Tiåu¨in bbuccen, kessen fell-asent warrac di lexlawi d iberdan,
afus deg mi, waye di lqa²a, ²laxate¨ aaden
a ten-id-yaf wuccen àef tåu¨in-is.
Isisnu, ixulef a igad d-yella: yeak-d líebb d
azaà f àeååen iudan-nsen warrac.
Akken yebàu yili weqcic, mi g wala isisnu, a t-yekcem wau.
Ulmu ya d ttej¨a u¨umi ssef¨aíen-ten s ijeÞÞigen-nsen
imi qqa¨en ccilmum. Ccilmum n ttej¨a u¨umi d aåidan,
d amellal di ññifa-s, yeak-d iguza cerrwen warrac
mi ara ten-©©en; ccilmum bbulmu d amejuí, d azegzaw,
imeqqi-d d ikebbusen àef tñewa. Aseas
g ara yerbeí ccilmum, tazart, íesb-i
¨iq-is.
Deg mukan yelman meqqin-d ikerciwen d iersalen. Ikerciwen, imi qqa¨en
daàen iber©a©©a, e""an di
zzit neà di lkanun. Nu²en d aksum; qa¨en-as: gguleà,
ar k-©©eà ay aber©e©©u, i wudem n cuccu!
Iersalen s²an aas l leñnaf; llan iersalan
n tafugt, iersalen bbulmu, iersalen l làella. Wigi
ya lhan i lmakla, de skef, seqqi neà di
lkanun. Iersalen n tasaft, ur ten-ite íedd ²laxate¨
neqqen. " Ay telíi, ay ajenjar: leq¨a¨-ik d
iersalen!" Qqaren-t mi ara yili bnadem l lañel yeÞÞa-d
yir arrac.
Imeååuàen n teryel d imeqqin àef ttju¨ wessren
ya ttu¨i umeksa d-imeqqin f lqa²a cuban iersalen,
me²na ur ten-ite íedd.
Pour l'alimentation: A la saison, l'arum italicum, le gouet, fournit un
bulbe comestible. On l'épluche, on le lave, on le coupe,, on le
fait cuire avec de la farine de blé ou d'orge. Il n'a pas de saveur
appréciée et il est âcre au gosier. C'est ce qui fait
dire, dans la peine ou l'adversité: c'est dur, comme le gouet dans
la gorge.
Du scorpiure, à la fin du printemps, on ne mange que les gousses
en touffes, telles quelles ou écrasées au moulin et cuites
dans l'huile. C'est un aliment très lourd, ce qui fait dire: sec
comme le scorpiure, de quelque chose de pénible.
Le cardon, qu'on appelle de deux noms, se développe au printemps.
On ôte le limbe des feuilles et on coupe en petits morceaux les
nervures qu'on passe d'abord à la vapeur et que l'on fait cuire
ensuite à la marmite. On le mange dans le couscous. Le pied de
cardon s'appelle d'un nom spécial, un nom aussi pour la cueillette.
On le cultive par carrés. Il tombe comme un cardon signifie: il
est mort de fatigue.
Le silène pousse dans les cultures. On en fait une purée.
A l'époque où il mûrit dans les champs, il y a fête
pour tout le monde.
Sont encore bons, pour confectionner des purées, le faux poireau,
la tarirast, la bourrache, la vipérine, l'érodium, lablit,
l'ibides, ( le limbe des feuilles seulement), l'ortie. L'ortie fait des
piqûres dont la brûlure dure une journée. C'est ce
qui fait dire: le remède des mauvais sujets, c'est l'ortie. Quand
une mère veut corriger un garçon ou une fille d'une mauvaise
habitude, elle leur administre une frottée d'ortie pour qu'ils
aient souvenir de la correction et se gardent de recommencer.
La vesce se mange une fois écrasée au moulin. Son goût
rappelle celui de la fève. Le lupin, le pois de serpent, on les
fait sécher, on les écrase pour en faire du couscous ou
de la bouillie. Le pois de serpent est une plante spontanée qui
ressemble à la féverole cultivée et dont on dit:
les brouillards nocifs épargnent la féverole.
Comme garniture du couscous, on emploie les plantes appelées tiberdekkak
et tarirast, et aussi la rue, le coquelicot pousse rapidement. Il a de
jolies fleurs rouges ou rosâtres. On dit: le sol a donné
des coquelicots, quand on constate un progrès important en quelque
chose. Le coquelicot fournit un amusement aux enfants, surtout aux petites
filles. Ils discutent de savoir s'ils auront un petit frère ou
une petit sur. C'est le coquelicot qui le leur indique, les enfants
prennent un bouton de coquelicot et le font éclater sur leur paume.
Si deux pétales paraissent, comme deux pans de burnous, ce sera
un garçon, s'il n'y a qu'un, c'est un foulard, donc ce sera une
petite sur.
Les dents de vieille, le pissenlit, l'épervière, une autre
variété de pissenlit, l'oseille sauvage, le laiteron, le
cresson, la mâche, la laitue se mange crus.
Le cresson pousse, après la pluie, dans les endroits humides. Celui
qui préfère précipiter les choses que d'écouter
des conseils d'atermoiement dit: allons donc! J'attendrai que le cresson
pousse entre les pierres du foyer.
L'ail sauvage est mélangé au couscous, mais personne n'en
mange le bulbe "de peur d'attraper des poux".
Les enfants s'amusent à manger les raisins de chacal, un sédum,
dans les champs, sur les chemins, une main dans la bouche, l'autre à
terre, pour que le chacal ne les trouve pas en train de lui voler ses
raisins.
L'arbousier est bien différent des autres arbres avec qui il se
trouve. Il donne des baies rouges, si bonnes que les enfants s'en lèchent
les babines. Un enfant, quel qu'il soit, devient fou quant il voit des
arbouses.
L'ormeau et l'acacia sont la joie des enfants pour leurs fleurs qu'ils
appellent ccilmum. Les fleurs de l'acacia sont les plus sucrées.
De couleur blanche, elles se présentent en grappes que les enfants
arrachent à pleines mains pour les manger. Le ccilmum d'ormeau
est plus petit et pousse en touffes sur les branches. L'année de
ccilmum est, dit-on, une année de figues.
Dans les endroits arrosés poussent les morilles et les autres champignons.
Les morilles se cuisent à l'huile ou sous les cendres. Elles ont
un petit goût de viande. On dit: je jure de te manger, morille,
en guise de viande.
Les autres champignons sont de plusieurs espèces. Il y a les rosés,
les champignons d'ormeau, ceux qui poussent au pied des figuiers. Ils
sont tous comestibles, se mangent dans les feuilletés, mélangés
à la sauce du couscous ou cuits sous les cendres. Les champignons
des chênes ne sont pas comestibles. Ils donnent la mort. Te voilà
joli, figuier d'ajenjer, tu finis en champignons! Se dit d'un homme de
bonne famille affligé d'une médiocre progéniture.
Les oreilles de fée qui poussent sur les vieux arbres et les pets
de bergers qui croissent sur le sol ressemblent à des champignons
mais ne sont pas comestibles.
4. Scène de labour
Måyan - ulamma nhedde¨ kan. Wannag ma yerfa, me²du¨
; e²laxae¨ kra yellan umeggal, d iri-s ad d-yegguni ; yarna
àu¨-neà aas umeggal.
acrik - di le²naya ¨-¨ebbi int-iyi amek ur ireffu y ara bunadem,
t²edda hu¨ ur neqqin...
d kunwi ag-gelhan d umeslay. Acíal d abrid ay k-insawleà
ma ad aqqneà, ur iyi-d-erri ula d awal.
Måyan - i mmi, anda yell ? i¨uí meqqa¨ s axxam neà
mazal-it dagi la ye¨aÞu ula d nea ?
- yeqqim ar tura. Sgellin mi i d-nebbwe ag-genhe¨ tafunast i¨uí
yerra azal. Ihi, awi k-yennan, q¨ib ad nuàal, e²laxae¨
aql-aà d azizwi tura. Acu mazal ?
- eyya-n àer dihin, dagi ur ²ad tekkaw, d uccu. Ebdu
dàa sy-agi, ayen i d-enmeggel et-tneqwlin d aas. Mekkn-iyi-d
kan taqabact ad ferseà kra t-tneqwlin si le²il a tet-id-íe¨¨e
s tyerza.
- i ujanja¨-ihin, amek ara s-nexem ? ad aà-ye²weq
; ulamek ara ²eddin yezgaren s eddaw-as, a-ten eàlin akw ifurkawn-is
àel qa²a.
- anf-as tikkelt-a, yecqa-y-aà-d ; enn-as-d s elma²un
be¨k ; azekka ad awià tisulal a t-nerfed ; imiren a t-id-neqceà
d ennqec s ugelzim, a, acu àef akka yeles wezger-nni ?
- awi-d agelzim, awi-d ; d elma²un ag-gkexmen degw åa¨
; a-a dde²wessu, ad as-tini l²m¨ imeggel wurti-y-a.
D leqhe¨ ay iåu¨an deg-s. Yerna mkul yiwen annect elÞedra.
Ma©©i d ayen ara yeqle² lma²un.
- cwi imi d elma²un ag-gweq²en. Dehceq nnià-as ammar
d ebi²a ay t-id yebdan ; enneq-iw d azger iellsen
degw e¨²f ; ad qebleà mkul l²ib degw ezger,
ar aya ur t-qebbelà ara ; xas a t-afeà bael ; s usu¨di
ur t-eawià ara, ur t-eaàà
ara. Yessekreh-iyi-t ¨ebbi an qe¨an.
Mezyan - C'est vrai que nous parlons beaucoup. S'il se met en colère,
il a bien raison, car c'est lui qui a la responsabilité de tout
ce qui regarde le labour ; et nous avons beaucoup à labourer.
L'associé - Je t'en prie, dis-moi comment ne pas se fâcher
: l'heure de " tthur " est passée, et nous n'avons pas
encore attelé !...
Vous ne faites que parler ! Combien de fois ne t'ai-je pas demandé
si j'attelais, tu ne m'a même pas répondu !
Mezyan - Et mon fils, où est-il ? Il est parti au moins à
la maison, ou bien est-il encore là à attendre lui aussi
?
- Il serait resté jusqu'à maintenant ! Tout à l'heure
quand nous arrivions, il emmenait la vache passer les heures chaudes à
la maison. Et si je te disais qu'il est prêt de revenir ; c'est
presque trois heures maintenant ! Qu'est-ce qu'il nous reste de temps
?
- Viens là-bas, ici ce n'est pas encore sec, ça glisse.
Commence donc par ici, ce que nous aurons labouré de figuiers,
ce sera toujours autant. Passe-moi la hachette, je vais nettoyer quelques
arbres en attendant que tu y arrives avec la charrue.
- Et pour ce figuier " adjendjar ", comment allons-nous faire
? Il va nous gêner ; les boeufs ne pourront pas passer dessous.
Toutes les branches tombent jusqu'à terre.
5. Coutumes
Tella yi""ass yiwet n teqcict isem-is Fariza. Mååiyet:
ídac n sna di l²em¨-is. Yessuter-i-id yiwen wergaz
a -yaà i mmi-s. Abrid amezwaru, yugi baba-s a s--yefk.
Yuàal yebàa. Yenna-yas :
-Ihi, ad as--fkeà, lame²na ur tteddu ara t tislit íaca
ma bben fell-as xemseac n sna.
Yenna-yas :
-Yirbeí.
Yuà-i. ëed¨en àef t²mamt.
ren
fekk-as lfaiía, dayen. Akken ye""ed nnefñ
useas, i¨uí wemàa¨-is àe¨
baba-s, yenna-yas :
-Nekkini ad awià yelli-k t tislit.
Yenna-yas baba-s n Fariza :
-Ala! Yelli meååiyet, ur tezmir i ccel, ur tezmi ara
at tfa¨q imawlen-is.
Amàa¨-nni yebàa a -yawi t tislit . I¨uí,
yeef-as medden i wergaz-nni i wakken ad yeqbel.
Yuàal yeqbel, lame²na yenna-yas z dat ya medden :
-Ihi, ad ce¨eà fell-ak ur d aem, ur
d awi ta²eemt, ur teruíu àel
lexla; melmi s yehwa, a d-¨uí a d-rzef; de xxam,
ma d ccel isehlen, a t-texdem,ma ulac, ala. Ëaca ""den
fell-as xemseac n sna.
Amàa¨-nni, z dat ya medden-nni, yenna-yas :
-Yirbeí, qebleà.
Dàa tedda t tislit.
Aggur-nni amezwaru, xeddemen-as at wexxam-is akken yec¨e baba-s.
Txeddem kan ccel fessusen fell-as.
Akken ""en ceh¨ayen neà ma telt chu¨ deg
tedda t tislit, bdan aken-as ccel am tmeut:
teaem-d, teawi ta²eemt, te¨uíu
àel lexla, líañul txeddem am tmeut tame¨ant.
Le²wam imezwura, teñbe¨, àel lexert-a, tenna-yasen
i ymawlen-is:
-Ur àimià ara !
Teru kan mi ara t¨uí àul lehl-is.
Yemma-s, meskint, tendem imi -fkan. Ar tekkat de qe¨¨uy-is,
teqqa¨-as: d nekk ya i -ixedmen. D nekkini i -yefkan
mazal meååiyet! ...
Dima kan teíebbi¨ fell-as, ma te©©a ur te©©i
ara, ma telsa ur telsi ara. Tasa-s le²me¨ tethenna se
akken tes²a abel fell-as aas.
Tes²a taqcict-nnien tamejuít: teggul ur -tefki
at tejweÞ íaca ma ""en fell-as tmenac
n sna.
Yi""ass, Fariza tennuà cwi neat t temàa¨t-is.
Yemma-s, akken i s-teíka yelli-s amenuà, dàa tef¨eí
tenna-yas dàa :
-Azekka an n¨uíeà àu¨-m, a d-dwarbe.
Azekka-nni, t¨uí neat t telit-is, ""int
lmerkub, ²ebbant-d lqecc, ""int-d taqcict, rnant daàen
nitenti t temaàa¨t nnuàent.
Fariza tef¨eí, meskint, tebàa at teqqim ur imawlen-is.
Mi d ²edda de zniq n teddart, tin -iwalen at tsiwel
i taye, a s-tini :
-Aan Fariza tura i t²edda twureb-d, yemma-s t²ebba-d
me¨¨a lqecc!
Mazal te""i s axxam, taddart a tesla, ta teqqa¨
i ta.
Temen ggam neà ma ²ec¨a ggam se asmi d wureb,
at wexxam-is fen-d leÞme² i baba-s.
Tuàal s axxam-is. Teru, meskint, ur tebài ara at tuàal,
lama²na baba-s isetía ad yerr irgazen-nni d-i¨uíen,
dàa yeqbel. Rran- yejmay²iyen.
Seassen, ur d wureb. Tura ¨ba²ac n sna di l²em¨-is,
terna àu¨-s teqcict. Tga ddunnit de xxam-is, teñbe¨,
meskint, i tlufa. Ad as-yessufeà Ûebbi le²teb àe¨
tafat.
Une toute jeune fille, Fariza, aussi jeune qu'on peut l'être à
onze ans, fut demandée en mariage par un homme pour son fils. Son
père, d'abord, refusa de la promettre, puis se reprit, mais en
disant :
-Bon, je vous la promets ; elle n'ira, cependant, chez son mari que lorsqu'elle
aura quinze ans.
Le futur beau-père répondit :
-C'est entendu.
Le mariage fut conclu. On parla de la dot; on fit réciter la bénédiction,
sans plus.
Six mois s'étaient à peine écoulés, le beau-père
alla trouver le père de Fariza pour lui dire:
-J'ai l'intention d'emmener ta gamine puisqu'elle est ma belle-fille.
Mais, il répliqua :
-Non : ma fille est encore trop jeune. Elle ne peut pas travailler et
elle n'aura pas le cur de se séparer de ses parents.
Mais l'autre voulait à tout prix l'introduire chez lui à
titre de belle-fille. Il réunit une délégation chargée
d'amener le père à accepter, ce à quoi ce dernier
fut dûment amené, non sans qu'il eût déclaré
publiquement :
-J'exige cependant de toi qu'elle n'aille pas à la fontaine, qu'elle
ne porte pas de charges, qu'elle n'aille pas aux champs; qu'elle vienne
nous voir aussi souvent qu'elle voudra. A la maison , s'il s'agit d'un
petit travail, qu'elle le fasse, sinon je m'y oppose, et cela jusqu'à
ce qu'elle ait atteint ses quinze ans.
Et on emmena la petite mariée.
Les premières semaines, elle fut traitée chez ses beaux-parents
selon les accords passés avec son père: elle ne faisait
que du travail facile.
Mais, au bout de deux ou trois mois après son arrivée comme
jeune mariée de la maison, on lui donna le travail de n'importe
quelle femme: aller à la fontaine, porter des charges, travailler
dans les champs, bref, elle travaillait comme un adulte. D'abord elle
ne dit rien, mais, à la fin, elle fit dire à ses parents:
-Je ne pourrai pas rester.
Quand elle allait voir ses parents, elle ne faisait que pleurer. La pauvre
mère regrettait qu'on l'eût mariée: en se frappant
la tête, elle se disait: c'est moi qui suis cause de tout cela!
C'est moi qui l'ai laissé partir si jeune!
Et elle se faisait
du souci à son sujet. Avait-elle au moins assez à manger,
de quoi s'habiller décemment? Son cur n'était jamais
en paix tellement elle était inquiète de son enfant. Elle
avait une autre fille, plus jeune, elle se jura bien de ne pas la marier
avant ses dix ans.
Un jour, Fariza se prit de bec, - oh! Pas méchamment, - avec sa
belle-mère. Quand elle raconta la dispute à sa mère,
celle-ci en fut comme soulagée: elle dit:
-Demain, je viendrai là-bas et je te ramènerai.
Le lendemain, la mère accompagnée de sa bru, poussant l'âne
qui portait les bagages, ramenèrent Fariza, sans avoir oublié
de se crêper le chignon avec la belle-mère d'icelle.
La pauvre Fariza était heureuse, elle ne demandait pas plus ni
mieux que de rester chez ses parents. Quand elle traversa le village,
toutes les femmes, en la voyant, se téléphonaient :
-Voilà Fariza qui passe, retour d'expédition matrimoniale.
Sa mère n'a pas oublié le trousseau!
Elle n'était pas encore arrivée chez eux que tout le village
en avait entendu parler grâce aux cancans de ces dames. Huit jours,
dix jours tout au plus, après son retour, la famille de son mari
dépêcha une délégation de parlementaires à
son père.
Fariza rejoignit son foyer. Non sans pleurer, la pauvre petite! Elle n'avait
pas du tout envie de repartit, mais son père n'aurait pu sans rougir
faire affront à ces médiateurs. Il avait donc accepter et
le groupe de conciliateurs l'avaient emmenée.
Cela lui a enlevé l'envie de revenir. Elle a maintenant quatorze
ans et
une fille. Elle n'a plus qu'à rester chez elle en
se résignant à son malheureux sort et dans l'attente de
jours meilleurs.
6. L'aumône
Wi bàan ad yekcem lÞennet, ad yeååall, ad yuåum,
ad iseddeq. D win i d llsas n ddin. Ula d akken, win yuåamen, yeååull,
ur iseddeq, labe²da di le²wace¨, ur s te""i
ara àu¨ Ûebbi, d ssadaqa ig tellin tibbura.
Ssaramen medden ad kfun lexsas-nsen i wakken ad ssiwen igellil.
Qqaren : a Ûebbi fk-aà i g ara nefk! Neà : a Ûebbi
fk-aà imassen, tefsi-aà ifassen !
Ssadaqa tenfe² aas : tes²adday di le²wu¨, ama
di ddunit, ama di laxert.
Di ddunit, ssadaqa tneÞÞu teara-yas lmuñayeb
i bab-is, teewwil-as di le²me¨.
Ssadaqa tetteggir lfalaqa, lmuñiba, waqila trennu kra di lmudda.
Ma di laxert, f¨eí, a bab-is. Udem-ik ad inewwe¨ am yiij
neà aggur n tziri.
Win wer needdiq di ddunit-is, ur yerbií di laxert-is.
Wi bàan a²win uåekka, di ddunit ig e""a.
eddiqen ayen d-ufan d lwaÞed, ama d awren, ama d abiz,
ula d iniman, ulakkin, a wufan, a bunadem, at tefke ayen yes²an
ireen.
Taleimt yeíman te²del tteà¨a¨t
n lwiz. Win -yefkan, ye¨qa-t ñi ësen ©ader,
neà ©cix ²ebde¨¨eíman.
F ayagi, mi ara nqe¨¨eb àel lqut, neqqa¨-as: A Ûebbi,
ger-d lmumen, win umi yeqsem a t-ye©©! Neà, win g iíall,
ger-it-id! Win umi yekteb yegr-d.
eddiqen ula d llebsa i win yellan ²eryan. Win ur nes²i
ara lwaÞed, ma yelsa snat leíwayeÞ f ²rur-is,
ad yekkes yiwet, ad yesse¨ win ur nes²i ara. Ma tess¨e
win yeddan ²eryan, ak-yesse¨ Ûebbi di ddunit, a k-ss¨ent
lmalayekkat di laxert.
Ma d idrimen, qlil wi i ten- yeaken. Meísub xuññen
a, yernu wi i ten-yes²an, ur ten-yeebbil ara wul-is.
Iccud ufus-is. Fell-as i qqa¨en: win yefkan kra, d luÞu¨,
wa nien, d ayla-s, me²du¨. Lame²na ur tezhi ara ddunit-is,
ur telhi ara laxert-is. Yexemmim kan f yedrimen-is, ur iwala ara
ameàbun s idis-is. Win umi ínin lqelb, xas d igellil, yeeddiq
ula degg ulac. A s-yefek aman i win ifuden. Ma ur yes²i ara nnewal,
ad iseddeq s wawal. A s-imel abrid i wderàal.
Am marezg-ik, a l²ebd ara ysseddqen de ayen yes²a:
a t-in-yaf dinna. Ladàa tikci n tikci, ulac i -yecban.
Ssadaqa tif a ka yellan. Ula d win ara s yinin ad íuÞÞeà,
a wufan ad iíuÞÞ qbel z dat tebburt-is, ad yefk i ymeàban
n tmurt-is, ad yefk i ssayel ma yebeded-d f tebburt-is, ur t-yearra
ara xayeb. Winna yessar iàsan-is, fiíel ma ye""e
lke²ba ccrifa. Taíbult m lefwa¨ xi¨ n lke²ba
m leswa¨.
Ssadaqa telha-yak, a bunadem, lame²na yessefek at tezwire degg
at waxxam-ik. Wi bàan ad izu¨ lemqam, ad yexdem lewqam, ad
yezwir deg at wexxam.
Ma yella wi deg i te""i lecac tseddqe yestebe²-ak
s wallen, yebàa-t wul-is, ur tezwire ara deg-s, amzun ur
tseddqe ara. Ke©©ini tuàale am tezdayt yeaken
tili m be²id, lÞedra-s tesweqqií i yiij.
Ur tteffeà ara ssadaqa ilaqen,
A -ye©© lqelb yesteíqen.
Ulac am ssadaqa l lekyasa, iwe""en-i Ûebbi ttiweqqa.
Qqa¨en: fk, teffre sserr-ik.
Win iseddqen ilumm-it, ixi¨ ma ur s isseddeq ara. Qqa¨en
daàen: fek kan neà ÞÞ kan, neà bbi neà
àebbi. Meísub, win d-ikecmen, ma yufa-t-id, bbi-yas cwi
a mmer a t-yetbe² wul-is, neà ffr-it, ur t-yewali
ara.
Ma tefki líaÞa, fek-as kan yi""ass, ma©©i
as-t-tíessbe kull ass, neà ma ulac, ur k-ye""i.
Qui veut aller au ciel doit prier, jeûner et faire l'aumône
: tels sont les fondements de la religion.
Malgré cela, celui qui jeûnerait et prierait sans faire l'aumône,
surtout aux jours des fêtes religieuses, ne trouverait aucun mérite
auprès de Dieu: c'est l'aumône qui ouvre les portes de ses
faveurs.
On désire donc avoir plus que le nécessaire pour pouvoir
venir en aide aux pauvres. On dit: Seigneur, donnez-nous de quoi donner!
Et encore: Seigneur, donne-nous la mie du bon pain et ouvre nos mains.
L'aumône est tout bénéfice: elle aplanit les difficultés,
en ce monde et en l'autre.
En ce monde, elle est une sauvegarde: elle écarte le malheur de
celui qui la fait et prolonge sa vie.
L'aumône repousse le malheur : elle ajoute, sans doute, à
la durée de la vie.
Dans l'autre monde, réjouis-toi, toi qui la pratiques: ta face
resplendira comme le soleil ou comme la lune en son plein.
Qui ne fait pas l'aumône ici-bas n'a rien à espérer
dans l'au-delà.
Celui qui veut des prévisions de route pour le tombeau doit savoir
que c'est en cette vie qu'on les prépare.
On donne en aumône ce que l'on a sous la main: de la farine, du
pain, voire des figues sèches; mais, vous savez, il vaut mieux
donner ce qui est encore tout chaud.
La bouchée de nourriture chaude vaut une bourse de pièces
d'or: celui qui la donne obtient la bénédiction de si ahcène
chader / ou: de chikh abderrahmane (13)/.
Aussi, en s'approchant de la table, on a soin de dire: "Seigneur,
envoyez-nous un bon Croyant: que celui à qui vous la destinez vienne
la manger." Ou: "envoyez-nous celui qui en est digne, à
qui elle est destinée."
On donne aussi des habits à ceux qui n'en ont pas. Celui qui n'a
rien d'autre à donner, s'il porte deux habits sur le dos, en retire
un et couvre celui qui n'a rien.
Si tu couvres celui qui va tout nu, Dieu te protège en ce monde
et les anges te sauvegarderont en l'autre.
Pour l'argent, rares sont ceux qui en donnent : on peut dire que tout
le monde en manque; ceux qui en ont ne le sacrifient pas de bon cur:
leur main s'ouvre difficilement et l'on dit:
"celui qui donne a du mérite; l'autre, c'est son bien: on
doit le comprendre."
Cependant, sa vie n'est pas heureuse et son au-delà ne vaudra guère
mieux: il ne pense qu'à son argent et ne voit pas le pauvre tout
près de lui. Celui qui a le cur tendre, même s'il est
pauvre lui même, fait l'aumône même avec rien: il donne
de l'eau à celui qui a soif.
S'il n'a pas de nourriture cuisinée, il fait l'aumône de
sa parole: il met l'aveugle sur son chemin.
Heureux es-tu, toi qui donnes tes biens: tu le retrouveras dans l'autre
vie. Mieux vaut encore donner ce que l'on a soi-même reçu:
rien ne vaut cette aumône.
L'aumône est supérieure à tout. Si quelqu'un dit:
"je vais aller à la Mecque", il vaudrait mieux qu'il
fasse son pèlerinage sur le pas de sa porte, qu'il donne aux malheureux
de son pays, au mendiant qui vient à sa porte et ne le renvoie
pas déçu: celui-là s'est déjà purifié:
il est inutile qu'il aille à la Kaaba bénie.
La galette fumante vaut mieux que la Kaaba aux belles murailles.
Il est bon pour toi, homme, de faire l'aumône, mais pense d'abord
aux tiens: celui qui veut visiter les lieux saints, qu'il fasse le bien
et pense d'abord à ceux de sa famille.
Si, en faisant l'aumône, tu chagrines quelqu'un qui te regarde parce
qu'il désirerait le don pour lui, si tu ne penses pas d'abord à
lui faire ce plaisir, c'est comme si tu n'avais rien fait: tu es comme
le palmier qui projette son ombre au loin et dont le tronc est exposé
au soleil brûlant.
L'aumône que tu estimes devoir faire,
Donne-la d'abord à qui y a droit.
Rien ne vaut l'aumône faite avec discrétion. Dieu la pèse
grain à grain. On dit: donne et cache ta bonne action.
Il vaudrait mieux ne pas faire l'aumône que de donner à regret.
On dit aussi: donne simplement ou laisse simplement, et, enlève
une pincée ou bien cache purement et simplement: si quelqu'un entre
chez toi et voit ce que tu as, prélèves en une portion si
cela peut lui faire envie, ou bien cache tout, qu'il ne voit rien.
Si tu donnes quelque chose, donne en une seule fois et non pas jour par
jour, tu n'aurais plus de mérite.
7. Lfal l lmut.
Winara yargun i²ejjen tixmi¨t ""akal, ad yili lmegget
de xxam-is neà di lwi¨t-is. Win ara yargun i²elleq
ameslux ad yessufeà win ²zizen fell-as usalas alemmas, ad
yemmet wergaz-is. Tin ara yargun yeàli-yaz-d wugel, ad yemmet wergaz-is.
Tin ara yargun anyir-is iderrer d ifzimen, tasartu-is d arrac. Ad
yili l²ebd, ara s-d-yefk Ûebbi, as-ten-yejleq, a-s-ten iegge¨,
tinna, baqi-s d |eh: arraw-is ad mmten me¨¨ek. Tin ara yargun
yeàli-yas wefzim, ad yemmet mmi-s. Tin ara yargun te©©a
af¨ux, d mmi-s ara te©©. Win ara yargun yeef
tac¨iít ger ifassen-is, a -yezgel, a s-yemmet mmi-s amejuí
Win ara yargun teàli-yas tasaft, d nea ara yemmten.
Celui qui rêve pétrir du mortier de terre aura un deuil dans
la famille, chez ses enfants.
Celui qui rêve accrocher une bête égorgée verra
mourir un être qui lui est cher.
La femme qui verra en songe la poutre maîtresse de la toiture de
la maison brisée perdra son mari.
De même, celle qui rêve avoir perdu une dent aura à
déplorer la mort de son mari.
Celle qui rêve que son front est couvert d'un rang de broches aura
plusieurs garçons à la file, mais un homme viendra fortuitement
qui les lui arrachera et les chassera. Elle n'aura plus qu'à compter
sur Dieu: tous ses enfants mourront.
Celle qui verra en songe une broche tomber de son front perdra son fils.
Celle qui rêvera manger un petit oiseau enterrera son petit garçon.
Quand on rêve qu'on tient en main un morceau de viande et qu'il
vous échappe, c'est qu'on perdra un fils tout jeune.
Celui qui rêve voir tomber un de ses chênes est sur le point
de mourir lui-même.
8. Tirga n tala
Mi ara tbu¨ tlemåin neà tam"arebt, tuyes jjwaÞ,
a s-tini: ad eà taíbult l lbet. At teddem
tijelt n ssmid ya ttejelt l lemleí, a s-tini:
a ååeh¨-iw, anda telli? Qelb-d àu¨-i.
Ad iffak Ûebbi lhemm tura fell-i.
A s-t-tezzi lqibla neà yiwet temàa¨t. Sakin, a t-terwi,
at te taíbult l lbet. Mi ara tekker at tees,
a t-tesse"", a t-te©© imiren, alamma teqqed tasa-s,
ur t tess ara.
Ma tinna yes²an anàluy, at te taíbult l
lebt àef ti n tecrirt, a -tesse""
f yiwen yidis.
Mi tees degg i, at teedàiài
di fad, di tnafa at t¨uí àel l²iñe¨
""aman ad sew, at tmekken abidun ad ye©©a¨. Azekka-nni,
mi ara d-kker ññbeí, a d-mmekti: anda d swa, àe¨
taddart-nni ara tejweÞ.
Ma teswa-d di l²inñe¨, aqejmur la d yeeínunuf
àe¨ ttama-s, at taf ab²e iíezurn i wimi ara
teje¨ tameddit.
Ma tekna a d-sew, l²inñe¨-nni ad yeqqa¨, tiqit ""aman
ur -id-yeak ara, ue tse²²u ara zzhe¨ àu¨
yergazen me¨¨a: at teqqim d aíbul amessas, yecbeí
wer åid.
Ma tuàal-d s axxam ur teàlli ara, d liser n tmeddit i z-d-ileííun:
ur teemfa¨aq ara d wergaz-is, íaca ma dlmut.
Ma te""id abidun ""aman, te""e-d ar
nañfa ""ebrid, a d ¨uí yiwet a s-t-tejleq,
a s-tini: wagi d abidun-is! Sakin neat at¨uí ad
ddaà waye, a t-id ©©a¨, a t-id awi s axxam-is,
argaz amezwaru ara taà a -iegge¨, a d-yernu fell-as
takna; neat at t²iwed jjwaÞ, sakin dayen: at texdem
yid-s ddunit.
Ma te""i-d abidun f uqe¨¨uy-is, a d-awe nañfa
""ebrid a s-yeàli, taceqlalt ur teddi d weltma-s, t tuÞÞla
ara teÞÞel: at te¨¨eå ti¨åi n Þþaj.
Ma teffi-d aman di lbila, luàen d azilià, at t²icdi
lhemm.
Ma te""i-d abidun ""aman, at tili tlemåit n
taddart, s usebda t¨uí a d-aem, tqe²-i,
""int-d i snat aman, ulint-d s axxam, azekka-nni a s-tini i
tinna turga. A yelli, ur iñeà fell-am, ur d
kkireà fell-am, ye""i-iyi-kem-id Ûebbi le²ca
di tnafa, usmeà, ià taíbultl lbet:
nekk id-m, àe¨ yiwet n taddart ara nejweÞ: akken ara
n¨uí gg-iwen useas.
Quand une jeune fille ne trouve pas de parti, ou une femme qui a abandonné
le domicile conjugal, si elle désespère de trouver un mari,
elles se disent: je vais me faire le beignet de la chance. La femme prend
une cuillerée de semoule, une cuillerée de sel et dit: ma
chance, où donc es-tu? Reviens vers moi. Que Dieu mette fin à
ma misérable situation.
La qibla ou une vieille femme lui fera la giration, puis, après
avoir remué les ingrédients, elle formera le beignet de
la chance. Au moment d'aller se coucher, elle le fait cuire, le mange
tout de suite, de force, et sans boire.
Celle qui a eu des fausses couches façonne le beignet da la chance
sur une rotule. Elle ne le fait cuire que d'un seul côté.
Pendant son sommeil, torturée par la soif, elle rêvera qu'elle
va boire à une fontaine et y remplir son récipient, (ici
un estagnon de 18 litres, désigné démocratiquement
du terme de bidon.)
Le lendemain, en se levant, elle se rappellera: c'est au village de la
fontaine où elle a bu qu'on la mariera.
Si, pendant qu'elle buvait à la fontaine, elle a vu une bûche
qui traînait là, tout près, c'est qu'elle épousera
un vieux gâteux dont elle réconfortera l'existence.
Si, pendant qu'elle se penchait pour boire, la source s'est tarie et ne
donnait plus une goutte d'eau, c'est qu'elle sera malheureuse avec tous
les maris. Elle sera toujours comme galette sans sel, belle et sans goût.
Si, en rentrant chez elle, elle n'est pas tombée, c'est qu'elle
aura une heureuse vieillesse et ne sera séparée de son mari
que par la mort.
Si, portant son bidon d'eau et arrivée au milieu du chemin, elle
voit arriver une autre femme qui le lui arrache en disant: c'est mon bidon!
Si elle va en acheter un autre pour le remplir et le ramener à
la maison, c'est que son premier mari la renverra pour prendre une autre
femme. Elle se remariera et ce sera la fin de ses maux. Elle restera en
bon ménage avec son second mari.
Si, quand elle arrive à la moitié du chemin, le récipient
qu'elle porte sur la tête tombe et se brise, en tant de morceaux,
que pas un ne tient à l'autre, c'est qu'elle sera veuve. Elle sera
brisée comme du verre.
Si, puisant de l'eau dans la cruche de réserve, elle en retire
une eau trouble, elle vivra une vie malheureuse.
Si, rêvant qu'elle rapportait de l'eau chez elle, elle a vu une
jeune fille du village la rejoindre pendant qu'elle puisait, elles sont
revenues ensemble, le lendemain, elle dira à celle qu'elle a vue
en rêve: ma chère, je ne pensais pas à toi en me couchant,
ni en me levant. Dieu m'a donné de te voir pendant que je dormais.
J'ai envié ton sort, j'ai fait le beignet de la chance, nous nous
marierons dans le même village. Nous partirons la même année.
9. Culture du sorgho
- acu ara yili wi k-yinin ? a¨eb²i ay t-ixeddemen íaca
imawlan uzaàa¨ ; ulac ag-gwe²¨en i lxedma am tyerza
u¨eb²i. D nea ag-ge¨uåun elmal-neà
; tayuga iíawlen, ikerzen aas degw ¨eb²i, ma yella
ur beddn ara fell-as, ur -eírizn ara imawlan-is, asmi ara
tekfu tyerza, a -tafe tuàal am yeqwjan si e²f.
Lbecna zerr²en- degw akal ameqw¨an, deg ires ; tíemmel
daàen akal lmerÞa anda yella d enntil ; dinna teenkar-ed
am uàanim. Yella ag-gmechu¨en ag-ifen lbecna bbwasif n sa²id.
-in iwmi neqqa¨ " lbecna tacamit " ; e²zizet
àu¨-neà bezzaf e²laxae¨ tesemàwa¨
akubab d u²eqqa ; tecbeí, mellulet am elfea ;
wid i -ixeddmen dg enntil, teeffà-ed d l²ali ;
ma yella degw akal aíercaw tikwal txee, tíecced.
D ay mi wid ur nes²i ara akal lmerÞa, íibbin lbecna
t-tmurt ; ulamma teååemåay takebbust, ur terab
ara, ur tneqq ara , tearew mlií.
Qebl ad yewazre² u²e¨qub, ad ¨uíen àu¨-es
a t-kerzen, a t-e¨åen, ad as-efken tagwersa neà snat,
d wa iwmi neqqa¨ a¨åu. Akkn ara kfun a¨åu, ad
as-anfen i u²e¨qub ad (66) yeqqim xemsac ar ²ecrin
yum, ad yers wakal, ad yebbw, imiren asmi ara d-yefk ¨ebbi làit
bbwaman teswa-d, ye¨¨eå yefsi ukwerra ma yella, imiren ad
effàen medden àer tyerza ad ebdun allus d ezzerri²a.
- i ma yella ur d-yelli wara, ur d-yefki ara ¨ebbi aman ?
- a-y-agi d ayn yeilin degw ezàal, dg lweqt unebdu,
lakin lxi¨ àer ¨ebbi yeshel mi ara s-yehwu.
- ihi, a-belem, ur txeddemm ara lbecna ?
- endeh. E²laxae¨ ulamma nnià-ak " asmi ara
d-dsew ad ebdun ezzerri²a ", lbecna ur teíemmil
ara aman aas ; ma yella asmi tezre² ewten aas bbwaman,
xas eíseb ayn yeuzer²en akw ad i¨uí,
amzun ye©©a-t wasif, ad ak-texse¨, a-erku.
Lbecna tbeqqu am tjane - ttejra i d-yeaken ma¨
- aåa¨ degw aman, ixef dg elíuman ; tíemmel anda
tella ¨¨wa d yiij.
Am akken te¨a yid-i aseggwas i²eddan : ass aneggaru dg
i d-nessali zzarri²a, yefka-d sidi ¨ebbi lxi¨ bbwaman, telt
eyyam ur tebbwi. Da²nea kra di n akw yerka ; tin i d-yemàin,
tefka-d -ixellal am tissegnatin ; lemmer d ur as-n²awd
ara, yalli ur d-neawi seg-s ula ta²eqqayt.
- amek ? t²awedm-as ?
- neqqim kra bbussan nessfeqd-i ; akken nwala ur d-demài
ara, neíña tenqed ; n²edda imiren n²awd-as tayerza
d ezzerri²a ; ¨ebbi d bab elxi¨, tusa-d tagi iwmi n²awed
tif tamezwarut ma©©i d cwi ; asmi i negzem, xemsa
sea ikubaben ad ya©a¨ uqecwal, d ayn ay -a²ekkumt
n bunadem ; ulac ññaba n elbecna am tin gg-ilindi, d ayen
ur teun ara yemdanen ; íaca wid ur n²awd ara.
- ad inià lxedma lbecna, ulac deg-s le²tab am enne²ma
nnien ; zer²-i tanef-as ad emài a-imàu¨
alamma d asmi ara tebbw, tgezme-.
Que te dire ? Ne font les labours d'été que ceux qui ont
des terres dans la plaine ; il n'y a rien de plus difficile que ce labour.
C'est le plus épuisant pour les bêtes ; les boeufs qui ont
beaucoup labouré à cette époque, si le propriétaire
n'en prend grand soin, deviennent maigres comme des chiens à la
fin du travail.
On sème le sorgho en terres grasses, argileuses ; il aime aussi
la terre humide où il y a des alluvions ; là il pousse comme
des roseaux.
Y a-t-il plus réputé, meilleur que le sorgho de la "
rivière de Sâïd " ! C'est celui qu'on appelle sorgho
de Syrie ; nous l'aimons beaucoup car il donne des épis et des
grains très gros ; il est beau, blanc comme l'argent.
Si on le cultuve dans des terres d'alluvions, il est superbe ; mais dans
une terre légère, parfois il ne donne rien, il dégénère.
C'est pourquoi ceux qui n'ont pas de terrains humides préfèrent
le sorgho du pays ; bien que l'épi soit petit, il est plein ; il
produit régulièrement et bien.
Avant d'ensemencer un champ, on le laboure, on casse la terre en passant
la charrue une ou deux fois : c'est ce qu'on appelle labour préparatoire.
Quand ce travail est terminé, on laise quinze à vingt jours
la terre se tasser, gonfler ; quand il a plu, que la terre a bu, les mottes
s'il y en a se brisent, se défont d'elles-mêmes ; alors tout
le monde va labourer et semer.
- Et s'il ne pleut pas ?
- Cela arrive au temps de la chaleur, en été ; pourtant
ce serait facile pour Dieu de donner la pluie s'il le voulait.
- Alors vous laissez tomber, vous ne faites pas de sorgho ?
- Si, car bien que je t'aie dit " Quand il pleuvra, on commencera
les semailles ", le sorgho n'aime pas beaucoup l'eau ; s'il arrive
qu'il pleuve en abondance après les semailles, tout est perdu,
c'est comme si la rivière l'avait emporté : tout est gâché,
pourri.
Comme le palmier-dattier, la racine dans l'eau et la tête à
la chaleur, le sorgho aime l'humidité et le soleil.
C'est ce qui m'arriva l'an passé, le dernier jour où nous
terminions les semailles, Dieu fit pleuvoir en abondance durant trois
jours sans arrêt. Tout fut pourri ; ce qui poussa donna des tiges
comme des aiguilles ; si nous n'avions pas recommencé, nous n'en
aurions pas même tiré un grain.
- Comment, vous avez semé de nouveau ?
- Nous avons attendu quelques jours en le surveillant ; dès que
nous avons vu que ça ne poussait pas, nous avons jugé qu'il
était perdu ; aussitôt nous avons refait labour et semailles.
Dieu est généreux, ce second sorgho fut bien meilleur que
le premier ; quand on l'a coupé, avec cinq, six épis, la
corbeille était pleine, un homme n'en pouvait porter davantage
; jamais on n'a vu de récolte aussi abondante que celle de l'an
dernier, les gens ne l'oublieront pas sauf ceux qui n'ont pas recommencé.
- Je crois que faire du sorgho n'est pas aussi pénible que faire
d'autres céréales ; on le sème, on le laisse pousser,
grandir et quand il est mûr, on le coupe.
10. ññifat t-tneqwlin
akken ara d yawe ddekkwa¨, xas ini yebbwa lex¨if axae¨,
weqbel ad ebbwet tbexsisin, ilin wurgalen d ubaku¨.
Urgalen, llan iseggwasen deg uquten ; ma d abaku¨, win
i-t-yes²an íesb-it kan am lex¨if ; ttejra-ines te²awad
arraw, urgalen-is meqqw¨it ; tella yiwet ññifa ubaku¨
-amellalt am tàanimt, tella taye -aberkat
am ujanjar ; di tmurt-neà, abaku¨ aberkan ur yeqwi-y-ara ;
d amellal kan ag-uqeten ; urgalen akw, ama d abaku¨ ama
d wiyi, ef¨u¨uyen-d s-eddaw yiffer ; ala lex¨if
ttide ad yeaken s-ennig yiffer ; akken ara bdun semin
urgalen, a--wali arrac la nema¨en
deg urtan degw zal qayli s tuffera ; lukan d iíedriyen ay llan,
a-sen-serreíen akw medden, walakin urti ara kecmen, a-t-celxen
akw ; dàa àe¨¨iqen-ten imawlan bburtan
; ass mi meååiyit, neawe alamma d azaàa¨
²ef urgalen ; llan iseggwasen deg i-d-nea©a¨
tiqecwalin ; iseggwasen nnien, àellin wurgalen, ur aafen
ara, me¨¨a me¨¨a kan ara naf yiwen ; ma d abaku¨,
ur t-neenal ara, agwin imawlan fell-as ; win ara
t-id-yekksen deg i-d-nea©a¨ tiqecwalin ; iseggwasen
nnien, àellin wurgalen, ur aafen ara, me¨¨a
me¨¨a kan ara naf yiwen ; ma d abaku¨, ur t-neenal
ara, agwin imawlan fell-as ; win ara t-id-yekksen eusemma
-ikwe¨a, ur t-ee ara alamma ts²id
degw ayla-k neà tuàe--id si ssuq neà
yella wi-k-id-yefkan.
Mi kfan wurgalen d ubaku¨, ad yebbw lex¨if ; mi t²edda ssemit,
ekkset akw tudrin leía yenhel lex¨if, a--afe
urtan ²em¨en, essbeí tameddit degw zal ; a--afe
medden la leqqwen neà la leggwin tazart neà lexxer
²ussen ¨aíi ; tineqwlin yellan degw urtan,
ur emcabit ara yirkul ; kul ta s eññifa-s ;
ifellaíen, la©i ²ef lex¨if-nset kan ay tet-²eqqlen
; a tett-muqlen kan ²er yiffer-nset neà ²er wesàa¨-nset,
a-k-inin :
" ta -ajanjart, ta -aàanimt, ta -adekkwa¨t.
"
ma d-nekkini, ur tet-ferruà ara alamma walaà lex¨if-nset.
Deg durar agi neà, aqa t-tneqwlin nteååu,
-ijunjar neà I-Iiàunam ; tazart ujanjar åidet
; níemmel-i mlií i lmakla ; ma i-lbi², ur telhi-y-ara,
teenuzu d le²¨aqi, ur tes²i ara ssuma ; ur -íemmelen
ara i¨umyen imi ur tecbií ara ; -azart t-tàanimt
imi mellulet ay íemmelen, -in ag-s²an ssuma di
lbi² u cra ; degw urtan uzaàa¨, -aàanimt
kan ara tafe ; degw urti kamel, ad ekkse snat tlata jjunjar.
Uqetet ññifat ennien t-tneqwlin ; le¨haye,
zik ay yeban ; zeggwiren taàanimt d ujanjar ; llan
deg-sen wid berriken am yeå²icen ; llan wid mellulen am iberzegzawen
; tabiyeíbult teak-ed lex¨if d imdewwer yeggwa
am teíbult ; yes²a ååegig, åid mlií
i lmakla ; tabellu teååemåay elíeb , abelàenjur
yeggar-ed lex¨if d aberkan d areqqaq, yes²a a²enqu
d aàezzfan ; abuzeggwaà yeak-ed tibexsisin -izeggwaàin
; aselani, inna awumi qqa¨en daàen m ezzit elíadem
; lex¨if-is d aberkan d ameqq¨an ; yes²a a²enqud d aàezzefan
; yerna mi-t-tebi, a-t-tafe ye²em, yedhen
amzun yes²a zzit ; lex¨if yelhan nezzah, d win n-emmelwi ; yufa,
ye²em, yecbeí, bnin, ulac am nea ; a-e©©ed
deg-s taqecwalt, ur t-rebbu ara ; tazart-is -acebíat,
daym terna di ssuma ; ala ta²em¨it ay d elmetl-is ; beññeí,
nekwni, ta²em¨it ur teuqet ara àur-neà
; qlil bbwin yes²an seg-s acebíat, daym terna di ssuma ; ala
ta²em¨it ay d elmetl-is ; beññeí, nekwni,
ta²em¨it ur teuqet ara àur-neà ; qlil
bbwin yes²an seg-s ej¨a neà snat ; di lÞiha
n micli lakw deg at weàlis ay teuqet ; ma tebbwe
²er teqri -ama n sidi ²ic, tella dinna
yiwet teàzuyt -a²m¨it akw ay -eååan
; ulac anida ufià tineqwlin yecban tigad-nni.
Dès qu'arrive la caprification, tu peux dire qu'on est en "
lex¨if ", car, avant que les figues désignées par
ce terme n'arrivent à maturité, il y a "urgalen",
les figues fleurs, et plus particulièrement celles dites "abaku¨".
"Urgalen", certaines années abondent ; les " abaku¨
", pour qui en possède, peuvent être considérées
comme une production aussi importante que " lex¨if ", l'arbre
donnant une nouvelle fois. Ses figues fleurs sont grosses. Il y a une
variété d'" abaku¨" blanche comme " taàanimt
" et une autre noire comme " ajanjar ". Dans notre pays,
la variété noire est rare ; c'est la blanche qui abonde.
La totalité des "urgalen", " abaku¨ " ou
autres, se forme au-dessous de la feuille ; il n'y a que les " "
proprement dites qui apparaissent au-dessus. Dès que commencent
à mûrir les premières figues fleurs, tu vois les enfants
rôder dans les figueraies en pleine chaleur et en se cachant. S'ils
prenaient des précautions, tout le monde les laisserait faire ;
mais le champ de figuiers dans lequel ils pénètrent, ils
le saccagent complètement. Aussi les propriétaires les chassent-ils.
Quand nous étions jeunes, nous allions jusqu'à la plaine
pour des figues fleurs. Il y a des années où nous en remplissions
des paniers entiers ; d'autres où elles tombaient et ne tenaient
pas ; de temps en temps seulement, nous en trouvions une. Quant à
" abaku¨ ", nous n'y touchions pas. Les propriétaires
de défendaient. Qui en aurait cueilli eût été
accusé de vol. Tu n'en mangeais que si tu en avais dans la propriété
ou si tu en achetais au marché ou si on t'en donnait.
Quand sont finis " urgalen " et " abaku¨ ", les
" lex¨if " arrivent à maturité. Lorsque s'achève
" tasemit ", que les villages ont levé toute interdiction,
que les figues sont bien mûres, tu trouves les figueries pleines
de monde, que ce soit le matin, le soir ou à l'"azal".
Tu trouves les gens ramassant ou gaulant les figues ou à tout le
moins surveillant les aires de séchage. Les figuiers qui sont dans
les plantations ne se ressemblent pas tous. Chacun est d'une espèce
particulière. Les fellahs, ce n'est pas seulement à leurs
fruits qu'ils les distinguent. En jetant un simple coup d'oeil à
leur feuille ou à leur bois, ils te disent :
" celui-ci c'est " tajanjart ", celui-là "
taàanimt ", celui-là " tadekkwart "."
Pour ma part, je ne puis les différencier tant que je n'ai vu les
fruits.
Dans nos montagnes, la plupart des figuiers que nous plantons sont des
"tijunjar " ou des " tiàunam ". La figue d'"
ajanjar " est sucrée ; nous l'aimons beaucoup pour la consommation
; mais pour la vente, elle ne vaut rien ; elle se vend à des fins
industrielles et à vil prix. Les Européens ne l'aiment pas
du fait qu'elle n'a pas belle apparence. C'est la variété
" taàanimt ", parce qu'elle est blanche, qu'ils préfèrent,
et c'est elle qui est côtée sur le marché. Dans les
figueries de la plaine, tu ne trouves que " taàanimt ",
à l'exeption de deux ou trois " tajanjart " au maximum
par plantation.
Nombreuses sont les autres variétés. Les " íe¨haye
", c'est de bonne heure qu'elles mûrissent, avant " taàanimt
" et " ajanjar " ; il en est qui sont noires comme les
" iå²icen " et d'autres blanches comme les "
iberzegzawen ". "tabiyeíbult " donne un fruit plat
et arrondi ; elle contient un jus sirupeux ; elle est excellente à
manger. " tabellu " donne des fruits de petite taille
, " abelàenjur ", des figues noires et menues avec un
long pédoncule ; " abuzeggwaà ", des figues de
couleur rougeâtre. " aselani ", que l'on dénomme
encore " m-ezzit elxadem ", a un fruit noir et gros avec un
long pédoncule ; de plus, quand tu l'ouvres, tu le trouves rempli
de grains et brillant comme s'il était huilé. Les figues
fraîches les plus savoureuses, ce sont les " mmelwi ",
grosses avec beaucoup de grains à l'intérieur, blanches
et d'un goût excellent ; elles n'ont pas leurs pareilles, tu en
mangerais un panier que tu ne searis pas rassasié ; sêches,
elles sont de belle apparence et toujours d'un prix supérieur.
Il n'y a que " ta²m¨it " qui leur soit comparable.
A dire vrai, " ta²m¨it " ne foisonne pas chez nous
; rare celui qui en a un arbre ou deux. C'est du côté de
Michelet et aux At Waàlis qu'elle abonde. Si tu vas à "
taqri ", aux abords de Sidi Aïch, il y a là
une étendue entièrement complantée de " ta²m¨it
". Nulle part ailleurs je n'ai trouvé de figuiers semblables
à ceux-ci.
11. ail
tamurt-neà -amurt bbwail ; llant deg-s tfe¨¨anin
m kul ññifa ; me²na nekwni ur neeååu
ara tafe¨¨at am i¨umyen d lwidan ; neeååu
kan ijgugal ; mi nebàa a neååu ail a-n¨uí
²er walb²a t-tfe¨¨anin nessen seg nebàa
ad enceel ; ad negzem kra igwman ; a-ten-awi ²er
wanda nebàa a-ten-neååu ; ad enef tagust,
a-s-newwet a--entu degw akal, a--id-neqle²
; degw mruÞ-nni a-neååu yiwen ugeum ; ad
yexlef mi d-debbwe tefsuyt ; ajgagal-nni ad yali ²ef ej¨a
; telt esnin neà ¨eb²a snin ad i²ellem ; ail
dagi yeali ²ef tzemrin, ²ef tselnin, ²ef tneqwlin
neà ²ef tññefñafin deg wasif ; tikwal
ur t-neÞÞaÞ ara ad yali ²ef eju¨,
nearra-y-as tarkizt yeuàal d a²ric
; skud ileííu, nrennu-y-as tirkizin.
Deg at ²isi, xeddemen ail akken ilaq ; ebeddan
yid-es am i¨umyen ; arran-as akwbri d utegga
; llan wid i-d-yuàen ula -ibardiwin ; neqqecen-t, gezzemen-t,
yerna mara yili wagu, ce²²elen-as times i-wakken a-t-yawed dexxan
; ma dagi àe¨-neà, mi-t-nenqec, ngezm-it, a-t-neÞÞ
; ula d ijgugal leíwa¨i, ur ten-neñunu-y-ara
; deg mi kul seggwas, tife¨¨anin-neà, helleket neà
ur arewt ara ; asseggwas-a, yiwen deg-neà ur teafe
ara àe¨-s yiwen ugazi bbwail ; at ²isi imi d irgazen
yella àe¨-sen ; a-t-zzenzen s leàla, ad yili àu¨-sen
alamma d yennayer ; win t-tzeggwaàin yeàimi
alamma yeàli yakw yifer i ddalia ;
ail ttmurt eleqwbayel nechu¨ ; di ldzayer daym yerna ssuma ²ef
ail tmura nnien ; åid, bnin, a--ee
deg-s, a--rennu ; ayen i-k-yehwan ©©i-t, ur
k-ihellek ara ; la©i am tåurin-nni tisemmamin am uzbe¨bu¨
yeilin di leswaq bbwa²¨aben ; ail t-tfe¨¨at
ulac am nea, ur t-s²in i¨umyen wala leÞnas
ennien ; tella deg-s yiwet ññifa uberkan ula d neat
ur tes²i ara lmital ; i¨umyen ixeddemen yes eccrab, ©©ekkiren-t
aas.
Ail tzeggwaàin, ula d nea yenuzu
mlií ; winna umi qqa¨en leíme¨ bu ²emma¨
yes²a ññifa, yessemàa¨ agazi d u²eqqa
yerna yeaaf izemr ad yeqqim se eyyam sb²
eyyam ur i-xeññe¨ ara ; yes²a yiwen l²ib :
zur yicelm-is ; ail umeqq¨an yessemàa¨ elíebb
ula d-nea, lañel-is d amellal ; me²na mara yebbw,
yeiw¨ià am tfi¨e²qas ; yes ay xeddemen
ezzebib ; ail bbwafrara yeååemåay ta²eqqayt
; zur cwiya yicelm-is ; yerna yes²a iàsan aas ; agazi-nes
yemíedras ; ala ²ef elbenna-s ay s-wayes i-t-íemmelen
medden ; llat ññifat ennien t-teåurin am le²dari
d win bbwzger d win umellal, me²na ur ten-eíibbin
ara aas medden ; ail umellal xeddemen yes elxeld.
Notre pays est le pays du raisin. On en trouve de toutes les variétés.
Mais nous, nous ne plantons pas la vigne comme les Européens, en
ligne ; nous nous contentons de la faire grimper aux arbres. Quand nous
avons l'intention de planter nous nous rendons à la vigne dont
nous désirons la variété. Nous coupons quelques sarments
et les portons là où nous voulons faire la plantation. Nous
prenons un piquet pontu, l'enfonçons dans le sol et le retirons.
Dans le trou ainsi obtenu, nous mettons une bouture qui poussera le printemps
venu. Cet "ajgagal" grimpera à un arbre. Au bout de trois
à quatre ans, il produira pour la première fois. La vigne
ici, monte sur les oliviers, les frênes, les figuiers ou les peupliers
à la rivière. Parfois nous ne la laissons pas grimper aux
arbres, nous lui mettons un tuteur et elle devient treille. Au fur et
à mesure qu'elle s'étend, on lui ajoute de nouveaux supports.
Aux At Aissi, on travaille la vigne comme il faut. On la soigne à
la manière des Européens ; on lui applique du souffre et
du sulfate. Il y en a même qui ont acheté des sulfateuses.
On la pioche, on la taille? Bien plus, par temps de brouillard, on allume
des feux à son intention pour la protéger d'un écran
de fumée. Mais ici, chez nous, une fois que nous l'avons piochée
et taillée, nous l'abandonnons. Même les treilles, dans les
cours, nous ne les soignons pas. C'est pourquoi, chaque année,
nos vignes sont malades et ne donnent rien. Cette année, tu n'en
trouves pas un qui ait une grappe de raisin chez lui. Les At Aissi, qui
sont des gens capables, en ont. Ils le vendront cher et en auront jusqu'en
janvier. Le raisin rouge reste sur pied jusqu'à ce que la vigne
soit complètement dépouillée de ses feuilles.
Le raisin du pays kabyle est renommé. A Alger, son prix dépasse
toujours celui des autres régions. Il est sucré, savoureux,
tu en mangerais continuellement. Consommes-en autant que tu veux, il ne
te rendra pas malade. Ce n'est pas comme ces raisins aigres tel le raisin
sauvage que l'on trouve sur les marchés arabes. Le raisin "
tafe¨¨at " n'a pas son pareil. Les Français n'en ont
pas, ni les autres gens. Il présente une variété
noire à nulle autre semblable. Les Français en font du vin
sur lequel ils ne tarissent pas d'éloges.
Le raisin " tizeggwaàin ", lui aussi se vend bien. Velui
qu'on appelle " leíma¨ bu ²ema¨ " a belle
apparence, grosse grappe et gros grain ; en outre, il se conserve et peut
rester six à sept jours sans s'abîmer ; il a un défaut,
sa peau épaisse. "ail umeqq¨an " possède
lui aussi un gros grain ; c'est un raisin blanc, mais, quand il est mûr,
il devient jaune comme les crabes ; c'est avec lui qu'on fait les raisins
secs. " ail bbwafrara " donne un grain petit, à
peau un peu épaisse, avec, par surcroît, beaucoup de pépins
, et disposés en rangs serrés ; ce n'est que pour sa saveur
qu'on l'aime. Il y a d'autres variétés encore " le²dari
", " ail bbwezger ", " ail umellal "
; mais on n'y tient pas beaucoup. Avec " ail umellal "
on fait du vinaigre.
12. azemmur
mara tmuqled taddart leqwbayel a--wali urtan ñebíen
akw -ama tudrin ; azemmur yeååa s elbe²d
; dagi àe¨-neà, deg wasif ay llan yegmiren uzemmur.
Tazemmurt la©i am tneqwle ; ma txedme-, tneqce-,
tferse-, ad efk ; ma ur -texdime ara, ad efk ger
kan ci ed waas ; mara -eååun, qqaåen-as
aas ; imiren ad erren degw mruÞ-nni alba² ttleqqamin
tametuít ; llan wid iteååun ula -igusa,
we²rit i-tiàin ; win yes²an aíeccad deg madaà,
a-t-ileqqem, a-t-yefreg ; mi meqqe¨, a-t-id yeqle², a-t-yeååu
anida nnien ; le²wam agi, llan wid la d-yeaàen
enneqel s àu¨ i¨umyen si bufarik neà si ssig mai.
Tizemrin-neà meqqe¨it aas ; ne¨ebbi-tet
alamma bbwet ktar ttselnin ; kul afurek, annect n ttej¨a ; deg
at jennad, ur tet-aÞÞan ara ad imàu¨et
; qe²en-tet am akka nqee² dagi aslen
; de¨ ke©© ur íwaÞen ara amextaf i-wecraw ;
s-ufus ay cerrwen.
Tazemmurt te²ici aas ; llat tid yes²an ¨eb²a
xemsa leq¨un ; aqa ttzemrin àe¨-neà
ur aset-id-yecfi íed ; ufan-tet-id akw medden -imàa¨in
; tella yiwet degw í¨iq ugejul neqqa¨-as tazemmurt
iñeggaden ; si tmeddit ar tmeddit, din ay ²assan
tisekwrin ; tella di tnaqqact lÞama², neqqa¨-as tazemmurt
n e²ebga, axae¨ teak-ed kul seggwas
²ebga n ezzit ; tizemrin-agi la nteååu tura,
la©i i nekwni ; d arraw bbwarraw-neà ara tet-iàelleten
; tazemmurt ur d-eawe i-làella alamma s-ennig
²ec¨ esnin.
Dagi àe¨-neà, ur neextir ara azemmur ; yiwet
eññifa kan ay nes²a ; íai melíea,
a--afe yiwen yes²a tase¨¨aÞit neà
snat ; ula d eññifa n umi qqa¨en at ²idel acemlal,
ur yeuqet ara àe¨-neà ; aqa
uzemmur-neà d azebli ; d win ay níemmel axae¨
yea¨ew, yerna yeak-ed ezzit.
deg zaàa¨, ulac azemmur ; alamma tebbwe-d ²er
²edni ara d-dafe igmiren uzemmur ; at ufella s²an kra
ttzemrin me²na ur uqetet ara àe¨-sen ; tamurt
uzemmur d ar freí, d mec¨as, d elm²atqa ; di timura-y-agi,
tizemrin di lexla am d elàwabi.
Quand tu regardes l'agglomération kabyle, tu vois les figueraies
à l'entour des villages et les oliviers plantés au loin.
Ici chez nous, c'est à la rivière que sont les plantations
d'oliviers.
L'olivier n'est pas comme le figuier. Si tu le travailles, que tu le pioches,
le tailles, il donne ; si tu n'y fais rien, il donne, mais moyennement
seulement. Quand on veut en planter, on prépare untrou profond
dans lequel on place ensuite un jeune pied greffé. Il en est qui
plante même de grosses boutures sans racines ; mais elles prennent
difficilement. Celui qui possède un olivier sauvage dans la broussaille,
le greffe et le protège d'épines. Quand il a grandi, il
l'arrache pour le planter ailleurs. Actuellement il en est qui achètent
des plants venats de chez les Européens, de Boufarik ou même
du Sig.
Nos oliviers sont très grands. Nous les soignons de telle manière
qu'ils dépassent la taille des frênes. Chaque branche maîtresse
est de la grosseur d'un arbre. Chez les At Jennad on ne les laisse pas
grandir ; on les taille comme nous ici les frênes. Aussi n'a-t-on
pas besoin de gaule pour recueillir les fruits, c'est à la main
qu'on le fait.
L'olivier vit longtemps. Il y en a qui ont de quatre à cinq siècles.
La plupart des arbres, chez nous, personne ne se souvient de leur plantation
; les gens les ont trouvés déjà vieux. A " aí¨iq
ugejdul " il en est un appelé : l'olivier des chasseurs. Chaque
soir, c'est là qu'on attend les perdrix à l'affût.
Il en est un autre, à " taneqqact elÞama² ",
dénommé l'olivier de la charge parce qu'il donne chaque
année une charge d'huile. Ces oliviers que nous plantons maintenant,
ce n'est par nous ; ce sont nos petits enfants qui en profiteront. L'olovier
ne commence à produire qu'après dix ans.
Ici, chez nous, nous n'avons pas de choix comme olovier : une espèce
seulement. Tu trouveras rarement quelqu'un ayant un ou deux arbres de
la variété " tase¨¨aÞit ".
Même cette espèce que les At ³idel dénomment
" acemlal " n'abonde pas chez nous. La plupart de nos oliviers
sont des " azebli ". C'est cette variété que nous
aimons parce qu'elle produit beaucoup et donne de l'huile en abondance.
A la plaine, il n'y a pas d'oliviers. Ce n'est qu'à partir d'Adni
que tu trouves des plantations. Les gens d'en haut en ont quelques-uns,
mais en petit nombre. Le domaine de l'olivier c'est " at f¨eí
", c'est " amec¨as ", c'est " lm²atqa ".
Dans ces régions, les arbres, dans la campagne, constituent des
forêts.
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